Bonjour.
Aujourd’hui nous abordons la vie de Patern de Vannes.
Ou pas ! Je veux dire, c’est le premier saint fondateur du Tro Breiz sur lequel je n’ai pratiquement rien à dire. Le peu qu’on trouve sur lui résiste rarement à une étude rapide ou est contesté par les historiens.
Dans ce no man’s land, nous pouvons sauver une date approximative, celle du concile de Vannes qui l’a consacré évêque – 465 – et une plage de dates – sa mort, entre 490 et 511.
D’autre part, tout le monde s’accorde sur le fait que son patronyme est gallo-romain, donc non breton, peut-être armoricain. Certains essaient de rattraper l’affaire en lui attribuant une mère bretonne, Guen. Cependant qui y croit vraiment ?
On a bien une Vita Sancti Paterni mais elle semble plutôt empruntée à celle d’un saint gallois, Padarn, qui n’aurait rien à voir avec le diocèse de Vannes, et à Saint Patern d’Avranches qui lui, est nettement postérieur.
Franchement, je m’attendais à des informations plus riches. On place toujours Patern sur le même piédestal que les six autres saints du Tro Breiz : Pol, Tugdual, Brieuc, Malo, Samson et Corentin, et voilà qu’au final on a moins de sources à son sujet que sur saint Méen, par exemple, qui ne fait pas partie du Tro Breiz puisqu’il n’a pas fondé d’évêché.
Bon, mais ne désespérons pas. Nous tenons déjà une piste : son nom est gallo-romain, il était à Vannes vers 465 et il est mort à la fin du Ve ou au début du VIe siècle. Ce qui fait de lui un des premiers fondateurs d’évêchés d’Armorique. Je dis bien Armorique car Vannes n’est devenue bretonne que lorsque Waroch l’a investie en 578, longtemps après la mort de Patern.
Super ! Nous parlons donc d’un saint breton qui n’était pas breton, fondateur d’un évêché breton, qui n’était pas encore breton.
Mais alors pourquoi Vannes, la gallo-romaine, est-elle intégrée au Tro Breiz, ce tour de Bretagne qui laissait soigneusement de côté Rennes et Nantes, parce que gallo-romaines ? Eh bien, si vous voulez me suivre dans un raisonnement par l’absurde et regarder la carte, vous noterez que si on élimine Vannes, les pauvres pèlerins quittant Dol auraient dû marcher directement vers Quimper, dans une étape sans fin, à travers bois et forêts, et on aurait difficilement parlé d’un tour de la Bretagne. Tout au plus d’un « croissant ». Ah, non, ça ce n’est pas possible ! Pas de croissant ! Pas de viennoiserie ! Chez nous, c’est le Kouign Amann et… il est… rond ! En toute rigueur scientifique, nous en conclurons donc que c’est grâce au Kouign Amann que Patern est honoré comme saint fondateur… breton !
Plus sérieusement, on se rappellera que le Tro Breiz a été créé à une période ultérieure (selon les historiens au plus tôt vers le IXe siècle), quand Vannes faisait indiscutablement partie de la Bretagne, et qu’il ne lui manquait plus qu’un évêque fondateur qu’on bretonniserait au besoin.
Alors, commençons par la légende telle qu’elle nous est transmise par Albert Le Grand.
Nous savons que ce très cher Albert yoyotait ferme quand il écrivait Les Vies des saints de la Bretagne Armorique en 1637. Mais c’est tout ce dont nous disposons pour démarrer notre histoire. Et ne dénigrons pas notre frère dominicain qui a pris la peine de collecter, de paroisse en paroisse, ces récits traditionnels transmis au fil des générations. Il reçoit l’hommage de l’historien Joël Cornette, pour qui ce livre a tenu lieu « pendant plusieurs siècles, de Bible et d’abécédaire sous de nombreux toits bretons : c’est bien lui le principal responsable de la fixation du légendaire hagiographique breton… jusqu’à nos jours ! » Alors, forts de la caution universitaire, ne boudons pas notre plaisir et entrons dans la Vie de Patern, selon Albert Le Grand et Arthur Le Moyne de La Borderie.
Patern est né en Bretagne Armorique de parents riches et vertueux. Son père s’appelait Petranus, il était originaire de Poitiers. Venu s’installer en Bretagne, il avait épousé une vertueuse fille nommée Jullitte Guenn. Ils ont un enfant, Patern, qu’ils consacrent à Dieu. Là-dessus Petranus quitte la mère et l’enfant « pour mieux et plus librement s’adonner au service de Dieu », traverse la mer jusqu’en Irlande où il se fait moine. On ne connaissait pas encore le prétexte de l’achat urgent de cigarettes pour se barrer du foyer conjugal. Où l’on voit avec respect que Jullitte Guenn était une sainte, c’est qu’elle ne l’a pas mal pris du tout. Elle a bravement élevé le bébé-saint « en lui faisant avec le lait sucer la piété, dévotion et crainte de Dieu ».
Pause miracle. Un jour qu’elle s’apprêtait à coudre un vêtement pour son enfant, elle est appelée pour une autre tâche. Elle pose les tissus sur la fenêtre et sort de la pièce. Un milan qui voletait par là, s’en empare et en garnit son nid. Au bout d’un an, le milan est délogé et on trouve les étoffes dans le fond du nid, aussi belles et entières que si on venait de les acheter chez le marchand. Point. Peut-être y a-t-il un sens symbolique qui m’échappe.
Jullitte Guen met tout en œuvre pour que son fils fasse de bonnes études et il se montre à la hauteur.
Un jour cependant, comme tout enfant dans sa situation, il demande qui est son père et pourquoi il n’est pas là. Sa mère lui répond qu’il est parti en Irlande servir Dieu, qu’il jeûne, prie, veille, médite, dort sur une simple paillasse et se consacre à la louange du Seigneur jour et nuit. Aussitôt le gamin proclame : « Et quoi ? Quelle meilleure condition pourrais-je choisir que celle dont mon père a fait élection ? Certes, ma mère, je serai aussi religieux ou mourrai en la peine. » Jullitte est une sainte donc elle approuve la vocation du petit et l’encourage. Une mère moins sainte lui aurait rétorqué : « Sur un autre ton, tu veux, et va plutôt ranger ta chambre ».
Patern grandit, il ne pense plus qu’à une chose, se faire moine. Alors il va trouver l’abbé Generosus qui gouverne un grand nombre de religieux dans le monastère de saint Gildas de Rhuys, qui n’existait pas, ni Gildas ni le monastère, vu que saint Gildas serait né entre 490 et 504, en plein dans les dates estimées de la mort de Patern.
C’est pas grave, il devient néanmoins pendant trois ans l’intendant du monastère de Saint-Gildas, à la grande satisfaction de tous.
Dans ses fonctions au monastère, Patern était amené à rencontrer des gens à l’extérieur mais, conscient selon la parole du prophète que les yeux sont les portes par lesquelles la mort entre dans l’âme, il ne regardait jamais un humain dans les yeux, et encore moins une femme. Il matait… sa chair à force de rudes et fortes austérités, ne mangeait que du pain sec, ne buvait que de l’eau, et encore sans excès et, il n’y ajoutait quelques légumes et un peu de sel que les jours de fêtes.
Pour être sûr de ne pas profiter joyeusement de la vie, il portait un cilice, une sorte de chemise en poil de chèvre qui grattait atrocement, sous une robe qu’il ne changeait jamais, pas plus que sa cuculle qu’on nomme aussi coule, la cape à capuche, signe d’humilité des religieux. Évidemment, un moine qui pue la chèvre et le vieux renard risque moins d’être sollicité par les avances féminines. Il ne s’habillait pas plus chaudement l’hiver que l’été, il dormait directement sur les dalles ou sur quelque fagot. Tant et si bien qu’au bout de quelques mois il n’avait plus que la peau sur les os.
Puis il prit la mer en compagnie des abbés Cuvilan, Coatman et Tété-cho pour fonder un monastère de l’autre côté de la Manche. Quand tout fut en ordre, il nomma un Supérieur pour gérer l’établissement et partit en Hybernie, c’est-à-dire en Irlande où il rendit visite à son père qui s’y trouvait effectivement.
Or à cette époque deux rois s’affrontaient en Irlande. Au cours d’une même nuit, un ange leur apparut leur ordonnant de faire appel à un moine nommé Patern. Ce qu’ils firent. Patern les apaisa, les pacifia, les réconcilia, repassa faire la bise à son père et retraversa la mer pour rentrer dans son monastère de Grande-Bretagne, dont on peut supposer qu’il se trouvait au Pays de Galles, ce qui nous permet de reboucler avec la vie de saint Paternus of Wales, dont on a vu au début de cette vidéo qu’il n’avait rien à faire dans l’histoire, vu qu’il est né en 482, soit une bonne soixantaine d’années probablement après notre Patern de Vannes.
C’est pas grave.
Patern constate que tout s’est bien passé sans lui au monastère, et il en crée deux ou trois autres.
Pause miracle.
Un roi du Pays de Galles, Maëlgun1, voulut s’emparer des richesses d’un monastère de Patern. Partant guerroyer contre un autre roi, il envoya deux de ses soldats remettre à Patern un coffre rempli de mousse et de gravier en précisant qu’il s’agissait d’un trésor à mettre précieusement en lieu sûr. De retour de guerre, Maëlgun réclame son trésor. Quand les soldats du roi ouvrent le coffre, ils ne trouvent que mousse et gravier. Maëlgun accuse Patern de lui avoir volé son bien et demande réparation. Patern affirme qu’il n’en est rien et puisqu’on en est à parole contre parole il en appelle à Dieu, son garant, et propose de se soumettre, avec les envoyés du roi qui l’accusent, à l’épreuve de l’eau bouillante. C’était une façon simple de régler les conflits, on faisait bouillir de l’eau dans un grand chaudron, les parties opposées trempaient un bras, celui qui survivait disait la vérité. Patern a remporté le match haut la main (!), qu’il a sortie blanche et froide comme la neige, tandis que les autres, à peine l’avant-bras plongé dans l’eau tombèrent raides-morts. Leurs âmes sous forme de corbeau volèrent vers le lit de la rivière, qui à ce jour est appelée du nom de l’un d’eux, Graban.2 Le roi scélérat tombe malade, devient aveugle, demande pardon à Patern qui le guérit. Pour se faire pardonner, le roi donne une belle étendue de terres au monastère.
C’est alors que saint David, vivant lui aussi au Pays de Galles, reçoit la visite d’un ange qui lui dit de partir en pèlerinage à Jérusalem avec Patern et Thuriau. Ce qu’ils firent !
Pause miracle. Pendant leur trajet, ils surent parler les langues barbares des pays traversés sans les avoir apprises, aussi facilement que le breton, précise Albert, et comme Patern ne parlait nullement breton, cela est plausible, au moins en ce qui le concerne.
Quand ils arrivent à destination, le Patriarche de Jérusalem reçoit l’ordre d’un ange de les accueillir, de leur imposer les mains et de les autoriser à prêcher l’Évangile. Ce qu’il fait. En outre, il donne à Patern une crosse d’ivoire et une belle tunique « sans couture », car il a deviné que Patern deviendra évêque. Puis il les renvoie prêcher chez eux.
Après, la chronologie devient difficile à suivre. Le roi Arthur veut absolument piquer à Patern sa belle tunique de Jérusalem, mais Patern dit « Que la terre l’engouffre ! » Ce qu’elle fit ! Elle l’engloutit jusqu’à la gorge ! Arthur se repent, chante les louanges de Dieu et de Patern, la terre le recrache. C’est donc grâce à Patern que le roi Arthur est devenu un bon roi chrétien. Plus tard, le comte de Vannes, Caradoc, décide de traverser la Manche pour s’emparer de la Cornouaille d’outre-mer, il rencontre Patern et décide de le ramener à Vannes pour en faire son évêque. Tout cela autour de l’an 587, soit un bon demi-siècle après la mort de Patern.
C’est pas grave !
Alors que notre saint est installé à Vannes, il a une sorte d’embrouille avec Samson de Dol auquel il refuse de se soumettre. Albert nous explique que Samson réunit dans un synode les sept évêques du Tro Breiz, dont certains vivaient au Ve siècle, d’autres au VIe, voire pour Malo jusqu’au début du VIIe… tandis que les évêques de Rennes et Nantes n’y participaient pas car ils étaient gallo-romains et dépendaient du Métropolitain de Tours. OK, on est en plein dans la querelle historique de l’évêché de Dol, appelée parfois le « schisme breton » qui se voulait métropole bretonne indépendante de celle de Tours. Je ne m’attarde pas, je retiens juste l’intention politique d’Albert le Grand d’intégrer a posteriori l’évêché de Patern au groupe des évêques d’origine insulaire.
J’étais en train de m’embarquer dans une affaire trop compliquée et qui vous ennuierait, mais, voici sainte Anne qui va me tirer d’affaire !
Patern… Santez Anna, pour toi.
Je me retire, je vous laisse assister à leur discussion.
Patern. – Salut à toi, Anna, bienvenue chez toi, sur tes terres vannetaises.
Ils se donnent l’accolade.
Anna. – Ah, Patern, que je suis benaise de te voir !
Patern. – Moi aussi, Anna, on m’avait annoncé ta venue. Tu a été retenue en route ?
Anna. – Bah, traverser une forêt si dense expose à de menus tracas. J’ai dû faire comprendre à quelques sorciers et korrigans que je n’étais pas un bon sujet d’amusement pour eux.
Patern. – (il rit) Sûr qu’ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire !
Anna. – Maintenant, ils savent. Alors, quoi de neuf, mon Patern ? Tes Bretons et tes Gallo s’entendent toujours bien ?
Patern. – Ça va, ils se sont bien mélangés !
Anna. – En venant j’ai cheminé avec un érudit qui m’a parlé de toi. Alors, comme ça, tu n’es pas breton ?
Patern. – Ben, non. J’ai été nommé évêque avant l’arrivée en Vannetais de Caradoc, le chef des premières colonies de bretons, enfin, je crois.
Anna. – Tu n’as pas de souvenirs précis, toi non plus ? Les autres saints m’ont dit que leur mémoire dépend des livres qu’on leur a consacrés plusieurs siècles plus tard, c’est pareil pour toi ?
Patern. – Eh, oui! Je vivais au cinquième siècle, tu sais. C’est bien loin !
Anna. – En tout cas, tu es apprécié comme grand négociateur.
Patern. – C’est ce qu’on dit. J’ai eu de la chance sans doute. Quand Caradoc est arrivé et s’est approché de Vannes vers 470, j’ai demandé à le rencontrer. Il m’a dit que lui et ses troupes ne venaient pas pour piller et détruire mais qu’ils étaient à la recherche de terres pour s’installer avec leurs familles. Et des terres disponibles, il y en avait. On n’a pas pu éviter quelques tensions parfois, les nouveaux venus étaient plutôt bagarreurs mais j’ai expliqué aux Vénètes que c’était plutôt une chance, car ils défendraient le pays contre les attaquants venus de la mer.
Anna. – Les Vénètes, ce sont les habitants du pays avant l’arrivée des Bretons ?
Patern. – Oui, c’est ça, ils habitaient globalement le Morbihan d’aujourd’hui.
Anna. – Et les Bretons se sont contentés de la partie à l’ouest de Vannes ?
Patern. – C’est ce que j’ai négocié. Avec Caradoc, on était entre chrétiens, c’était plus facile.
Anna. – Tout le monde était chrétien ?
Patern. – Anna, je te vois venir ! Bien sûr qu’il restait beaucoup de païens de part et d’autre et j’avais justement été placé là pour les christianiser. Caradoc a accepté cette répartition. Ainsi, Vannes et toute la partie Est de la région restaient gallo-romaine. Ce qui m’a permis de maintenir mon évêché sous l’autorité de l’évêque de Tours. De même que Nantes et Rennes.
Anna. – Qui se sont ralliés aux Francs un peu plus tard.
Patern. – Oui, quand les Francs ont étendu leur territoire, ils ont considéré que la péninsule armoricaine en faisait partie. Clovis s’est converti au christianisme, on a pu trouver un terrain d’entente.
Anna. – Certains disent que tu as participé à sa conversion.
Patern. – Encore une fois, c’est possible. Comme on ne connaît précisément ni la date du baptême de Clovis et encore moins celle de ma mort… en tout cas, on s’accorde sur l’influence de Melaine auprès du mérovingien. Si je l’ai fait, ma vie aura été utile, je remercie mon créateur de m’avoir donné la capacité de faire vivre en paix les Bretons, les Gallo-romains et les Francs.
Anna. – Tu es un gars bien, mon Patern. Quand je vois des gens comme toi, je comprends pourquoi le monde n’a pas été détruit mille fois. Mais dis-moi, tu étais dans le coup quand les Bretons ont attaqué les pays de Rennes et de Nantes ? C’est quoi cette histoire de vendanges ?
Patern est mort de rire.
Patern. – Non, ce n’est pas de mon époque, c’est plus tard, avec Waroch. Ils sont fous ces Bretons, ils ont investi la région des Nantais et tout ce qu’ils ont trouvé à faire c’est de vendanger leurs vignes et de leur piquer leur vin !
Anna. – Je reconnais bien là mes Bretons ! Ah, les gredins ! Je les imagine bien ! Après tout ça, tu as terminé ta vie tranquillement à Vannes, au milieu de tes paroissiens ?
Patern. – Ben non, j’ai dû quitter la ville et me retirer en Gaule.
Anna. – (elle rit) Tu t’es fait virer !
Patern. – En quelque sorte. Je ne sais plus trop qui de mes paroissiens ou de ma hiérarchie m’a accusé de mollesse… Il semble que les gens se fatiguent de vivre en paix, la tolérance les ennuie. Au cours d’un synode avec les évêques et des moines, je ne me suis plus senti à ma place : on multipliait les interdictions, on excommuniait, on condamnait à des châtiments physiques… je me sentais fatigué et ma présence ne faisait qu’exciter leurs insolences, j’ai voulu vivre au calme.
Anna. – Mais tu leur as tout de même jeté une malédiction avant de partir !
Patern. – Mais pas du tout, voyons. Je suis juste parti. Et c’est bien après ma mort qu’une sécheresse continue de trois ans a sévi dans le pays. Les habitants ont imaginé que j’étais mécontent parce qu’ils ne m’avaient pas soutenu dans l’épreuve. Mais c’était juste une sécheresse due à la météo : il ne pleuvait pas. Alors ils ont pensé que s’ils ramenaient mes reliques, ils seraient pardonnés.
Anna. – Et il a plu.
Patern. – Ben, oui. Il finit toujours par pleuvoir.
Anna. – Et depuis, tu es le saint préposé à la pluie. Mon pauvre Patern, les autres saints précipitent des dragons dans la mer, arrêtent des épidémies de peste par leur seule volonté, tuent des sorcières, disent la messe sur le dos d’une baleine et toi… tu ramènes la pluie… en Bretagne tu ne prends pas de gros risques !
Patern. – Je sais que ça manque de panache.
Anna. – Et ce sont tes reliques qui produisent ces beaux miracles ?
Patern. – Oui, on les sort, on part en procession et il pleut !
Ils rient.
Anna. – Cool ! Elles sont où, tes reliques, Paternus Pluvius ?
Patern. – Il y en a une partie dans la cathédrale et d’autres dans un buste à mon image dans l’église Saint-Patern. Mais tu sais, ce qui compte, c’est le message du Christ, pas des vieux os, qui parfois ne sont même pas humains.
Anna. – Wouahhh… tu m’étonnes que tu aies dérangé du monde ! Décidément, je t’aime beaucoup, mon Patern. Bon, je vais aller jeter un coup d’œil sur ces reliques.
Patern. – Tu continues ton Tro Breiz ensuite ? Tu ne fais pas le détour par Ste Anne d’Auray ?
Anna. – J’y ferais bien une apparition… mais c’est bon, il y a déjà trop de monde à ma procession de juillet. Ils sont obligés de mettre des barrières pour contenir la foule. Je préférais quand ma statue quittait l’église portée sur les épaules des hommes, au milieu des pèlerins, qui en touchaient le socle doré. Ça me faisait comme des caresses ! Ou des guili !
Ils rient.
Allez, tchao Paternus Pluvius, à plus !
Patern. – Tchao Anna !
2https://en.wikipedia.org/wiki/Padarn
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